Avec le printemps, je reprends l’écriture de mon blog pour accompagner mon nouveau projet de roman. Comme prévu, mon roman précédent suit son chemin auprès de plusieurs maisons d’édition. Malgré le titre de mon précédent article, attendre ce n’est pas mon truc… Donc, je me consacre à mon prochain récit.
Il s’agit probablement du récit le plus personnel que j’ai écrit jusqu’ici. Ce roman raconte l’histoire d’une femme qui à l’âge de 30 ans vit une expérience hors du commun. Une nuit, elle est emportée par une coulée de boue qui l’ensevelit. Au moment même où elle est en train de mourir, quelque chose d’extraordinaire se passe. Dans la même ville, au même moment, un enfant vient de naître. Sans trop savoir comment, elle se trouve devant lui et avec sa permission elle se loge en lui. Un corps, deux âmes. Voici le début du roman.
Le roman commence en 1964, mais le récit nous emmène tantôt au début du XXe siècle, tantôt à nos jours. Il se déroule en Espagne et à travers le vécu des personnages nous revivons des pans de l’histoire de ce pays. Lorsque je dis que c’est un récit très personnel, cela ne veut pas dire que c’est un roman autobiographique, mais plutôt un roman qui s’inspire de certains éléments de ma propre vie, tantôt réels, tantôt filtrés par ma mémoire, donc altérés par ma propre perception de la réalité.
C’est aussi un roman très personnel par la forme que je lui donne. Mon projet est d’écrire deux récits en parallèle, en deux langues, français et espagnol. Mon rapport à la langue est très émotionnel. Un mot prononcé en français a une toute autre portée prononcé en espagnol. J’ai envie d’explorer ce territoire peut-être pour y découvrir des sensations inconnues et des émotions là où je les attends le moins.
C’est donc un projet que je qualifie de bilingue. J’ai d’ailleurs parlé de ce thème dans un précédent article. C’est une expérience nouvelle pour moi. Jusqu’ici, j’ai écrit soit dans une langue, soit dans l’autre et parfois, j’ai traduit mes propres textes. Dans ce projet, ce n’est pas de la traduction, mais de l’écriture bilingue. Un peu comme si je m’adressais à deux personnes en deux langues pour leur transmettre le même message. S’agit-il vraiment du même message? Est-il possible d’exprimer exactement la même chose en deux langues? A l’issue du projet, s’agira-t-il d’un roman en deux versions, espagnole et française, ou de deux romans différents?
Je n’ai pas de réponse à ces questions pour l’instant. Ce que je peux déjà dire, c’est que lorsque j’écris le récit en espagnol ou en français, je ne ressens pas la même chose. Le bilinguisme est un phénomène qui n’a pas encore livré tous ses mystères.
A bientôt!