Le titre de cet article pourra-t-il un jour devenir réalité? Et si c’est le cas, serons-nous capables de distinguer un roman créé par un être humain de celui écrit par une machine? Une intelligence artificielle saura-t-elle nous émouvoir, nous faire rire, nous arracher une larme?
Je trouve ces questions à la fois fascinantes et un peu effrayantes. Fascinantes, parce qu’elles interrogent des notions telles que la créativité, le talent, la passion, la sensibilité, des notions qui jusqu’ici nous paraissent uniquement l’apanage de l’être humain. Effrayantes aussi, car ces questions laissent entrevoir nos limites. Avec chaque avancée technologique, le champ de notre exclusivité humaine se réduit un peu plus. D’année en année, nous développons des algorithmes qui sont de plus en plus capables de faire ce que nous faisons et parfois avec de meilleurs résultats.
Aujourd’hui, des projets comme GPT-3 conduits par la société openAI repoussent déjà les limites de ce qui paraissait de la science-fiction il y a quelques années. Cette application est capable de rédiger un texte basé sur une simple phrase initiale. Je pourrais commencer mon prochain roman et l’application se chargerait de le créer. Elle serait capable de reconnaître mon style, de le reproduire et de composer un texte que je n’aurais qu’à signer. J’avoue que si je ne suis pas enthousiasmé par ce projet, cette perspective me laisse songeur.
Pour l’instant, GPT-3 n’est pas capable de raisonner, de créer un texte sans aucun point de référence initial. Rassurant? Sans doute. Mais, pour combien de temps? L’application présente des failles, mais aussi des dangers qui inquiètent. Les innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle se développent à un rythme fulgurant laissant entrevoir un avenir bien différent du présent que nous connaissons.
Donc, pour l’instant, nous pouvons peut-être ressentir un certain soulagement à l’idée que le titre de cet article ne deviendra pas réalité dans un avenir proche. Toutefois, à mon avis, il sera nécessaire de faire preuve de vigilance, car en voyant l’orientation prise par certaines recherches, nous pouvons nous interroger sur les intentions de celles et ceux qui les soutiennent. J’ai le sentiment que notre humanité se rétrécit à mesure que les algorithmes augmentent leurs performances. J’espère que l’être humain sera assez clairvoyant pour préserver cette marge qui ne cesse de rétrécir.
C’est bien ce mélange de fascination et de crainte face au développement des algorithmes qui m’a poussé à écrire mon roman Nexia Praams. L’intelligence artificielle y occupe une place centrale et en voyant les progrès que connaît ce domaine, quelque chose me dit que je dois me dépêcher de publier mon roman avant que la réalité ne dépasse la fiction!
3 réponses sur « Si un algorithme écrivait un best-seller »
Nooon, pas d’algorithmes écrivains! 🤪
Comme pour tout, le problème n’est pas l’objet mais ce qu’on en fait. Et sachant ce que l’homme peut faire….
Avec l’aide des algorithmes, les films hollywoodiens deviendraient-ils plus, ou moins, prévisibles ? 😂👍